7 réalités du voyage long terme dont personne ne parle

Le voyage long terme ou la vie de digital nomad fait rêver sur les médias sociaux : on imagine les paysages, la liberté, la flexibilité. Mais derrière ces images, il y a aussi les dessous du voyage, rarement évoquées sur les beaux reels ou stories. Après plusieurs mois de voyage, en privilégiant les transports bas-carbone lorsque possible, nous avons vécu des expériences incoryables mais aussi plusieurs défis, que nous souhaitons vous partager à coeur ouvert.

1. Le corps est souvent déboussolé quand on voyage long terme

Les changements constants d’environnement perturbent les cycles du corps :

• sommeil irrégulier
• digestion instable
• variations du cycle menstruel
• la surexposition au soleil
• adaptation aux températures, à l’humidité

En plus des problèmes classiques (tourista, intoxications alimentaires), l’alternance d’hébergements, les longues heures des transports et les changements constants dans l’alimentation imposent au corps un effort permanent. Lors de notre passage en Indonésie, par exemple, nous sommes tombés malades deux fois, et une consultation chez le médecin a été nécessaire après une infection bactérienne. Dans ce cas, avoir une bonne assurance est aussi rassurant!

2. Le malaise d’être touriste existe, même avec une démarche qui se veut responsable

En arrivant dans certaines zones très touristiques, on se retrouve parfois à participer involontairement à un phénomène qu’on critique :

• surtourisme
• comportements intrusifs de voyageurs
• hausse des prix pour les populations locales
• pression sur les ressources

Même en cherchant à voyager autrement, on ne maîtrise pas tout : transports disponibles, infrastructures, règles locales. Ce décalage crée un sentiment inconfortable, parfois difficile à assumer.

3. Suivre son intuition devient compliqué

Dans un environnement où tout est nouveau, les sons, odeurs, circulation, repères visuels, la surcharge sensorielle est réelle. Les décisions doivent parfois être prises vite : choisir un taxi, un hôtel, un chemin, un resto, un bus.

L’intuition est bien là, mais le temps de la formuler et de la suivre… la situation a déjà changé.

Cette accumulation provoque souvent un sentiment de « j’aurais dû », qui pèse sur la suite du voyage.

4. La vie sociale est fragile en voyage long terme

Même en voyageant en couple, la vie sociale en voyage long terme reste limitée. On fait des belles rencontres, parfois de façon intense, mais presque toujours ephémères. Ce sont des personnes qui marquent notre route et avec lesquelles on reste en contact via les médias sociaux, mais sans approfondir la relation à moins de se recroiser à nouveau.

• voyageurs rencontrés pour quelques heures ou jours
• échanges avec les habitants mais souvent ponctuels
• difficulté à maintenir les liens avec les amis restés au pays

Heureusement, nous avons des familles tissées serrées qui sont là quotidiennement et qui nous soutiennent dans nos projets. Leur raconter nos aventures est un de nos bonheurs quotidiens.

5. La fatigue décisionnelle est énorme

Quand on voyage sur le long terme, on n’a pas la stabilité classique d’un chez-soi sédentaire, avec des changements certes mais des cadres établis pour subvenir aux besoins de base.

• où dormir
• où manger
• comment se déplacer
• quel budget allouer
• quoi visiter
• combien de temps rester

Cette fatigue décisionnelle est l’un des aspects les moins visibles mais les plus éprouvants du voyage long terme. Chloé, du podcast Nomadness, en parle d’ailleurs dans l’épisode 33. Quand on planifie un voyage bas-carbone, l’organisation peut devenir encore plus compliquée! N’hésite pas à consulter notre article 5 conseils pour planifier un voyage éco-responsable.

6. Le privilège du voyage long terme s’oublie parfois

Il y a des moments où on en vient à prendre pour acquis l’ampleur de ce qu’on vit et le PRIVILÈGE énorme qu’on a de pouvoir se permettre ce mode de vie :

• liberté de mouvement
• revenus permettant de travailler partout
• passeports facilitant les entrées
• monnaie forte
• maîtrise de langues étrangères

Ces éléments ouvrent des portes que beaucoup n’ont pas. Ne pas avoir le sentiment d’être dans l’appréciation et l’émerveillement en permanence peut générer de la culpabilité, surtout en observant les réalités économiques locales.

7. Le constat le plus important : on comprend souvent ce qu’on juge

Le voyage long-terme bouscule les certitudes. Ce qui paraît étrange ou choquant au premier regard devient compréhensible en observant le contexte, en discutant avec les habitants ou d’autres voyageurs, en restant plus longtemps.

Beaucoup de jugements initiaux tombent simplement parce qu’on a pris le temps de comprendre. Pas sur tout, mais sur une bonne partie.

Voyager longtemps, c’est aussi accepter l’envers du décor

Au final, toutes ces réalités deviennent des apprentissages et on en retire énormément. Mais on voulait aussi partager ce qui nous tracasse au quotidien parce que ce n’est pas tout le temps que de beaux paysages et des aventures incroyables.