Traverser la moitié du globe en voilier : l’aventure d’Alexis vers la Polynésie

« Je n’avais jamais navigué de ma vie. » C’est ainsi qu’Alexis Tomas Mateu commence à raconter son incroyable périple à bord d’un catamaran, une expérience inattendue qui lui a fait découvrir un monde dont il ne soupçonnait même pas l’existence. Pendant 4 mois, il a embarqué sur un voilier qui se rendait de Bordeaux, en France, jusqu’en Polynésie française, traversant ainsi l’Atlantique et la moitié du Pacifique à la voile.

Par Maria Camila Gallego

Hisser la voile vers l’inconnu

Alexis se trouvait à Hawaï lorsqu’une amie colombienne l’a contacté pour lui proposer de rejoindre un équipage qui livrait un bateau de la France à la Polynésie française. Malgré son manque d’expérience, l’idée de traverser la moitié du globe en voilier l’a immédiatement séduit. Après une conversation via Skype avec le capitaine du bateau, Alexis décide de se lancer : il fait ses bagages à Barcelone et se rend à Bordeaux, où l’aventure commence réellement.

L’aventure commence par la préparation du catamaran pendant 4 ou 5 jours, avant de se lancer vers l’horizon. « Les premiers jours ont été marqués par la peur. Je ne savais pas si j’allais avoir le mal de mer, je ne connaissais rien aux techniques de navigation… mais j’étais ouvert à l’aventure. »

Et le début n’a pas été de tout repos : deux jours de pluies intenses en traversant le golfe de Gascogne, un passage souvent compliqué, surtout si la météo n’est pas favorable, avec des vagues énormes et de forts vents. Malgré ces débuts tumultueux, la traversée est rapidement devenue plus calme et plus fluide. Alexis a pris le temps d’observer le capitaine et d’apprendre de son attitude : de garder le calme et la sérénité face aux éléments extérieurs.

Plus tard, dans les Caraïbes à la hauteur du Venezuela et de la Colombie, une grosse tempête a surgi à nouveau. Mais cette fois, Alexis a vécu l’expérience d’une toute autre manière : « Je n’avais plus peur, au contraire, je savourais chaque instant, en confiance totale. Le catamaran surfait sur des vagues de trois ou quatre mètres, ce qui ne posait pas de danger. »

Vivre et naviguer au rythme de l’océan pour traverser la moitié du globe en voilier

Au fil des marinas traversées — Portugal, les îles Canaries, la Martinique, le canal de Panama, les Galápagos — Alexis a doucement plongé dans les merveilles du monde marin. « Voir des baleines, des tortues, et être accompagné de dauphins… c’était un spectacle incroyable. ». Pour s’alimenter, les poissons frais pêchés uniquement selon les besoins du moment, sans chercher à accumuler plus que nécessaire.

Le rythme de vie en mer est à l’opposé de la frénésie urbaine, car on ressent plus intensément chaque élément de l’environnement qui nous entoure. « Le temps s’écoulait sans que je m’en rende compte. J’ai découvert un espace-temps où l’on vit jour par jour, minute par minute. C’était l’une des expériences les plus puissantes pour rester ancré dans le moment présent ». Même le mal de mer, qu’il redoutait tant, finit par s’estomper. C’est plutôt en arrivant aux marinas qu’il se sentait étourdi : marcher sur le sol était rendu l’inhabituel.

Les nuits en mer sont aussi inoubliables : la noirceur totale du ciel parsemée d’étoiles, les marées changeant au rythme de la lune, des instants magiques qu’Alexis n’aurait jamais imaginé vivre. « C’était un voyage d’autoconnaissance, une expansion de soi, car je me suis retrouvé dans des situations qui m’étaient complètement inconnues, des choses que je ne savais même pas qui existaient. » La connexion avec la nature était telle que souvent, Alexis n’avait plus envie de retrouver la terre ferme.

Il a appris a trouver la paix dans la mer, notamment grâce aux nombreux moments de solitude qui lui permettaient d’organiser ses pensées et d’apprendre énormément sur soi-même.

Au cours des quatre mois à traverser la moitié du globe en voilier , Alexis a eu le privilège d’en apprendre beaucoup sur les animaux et sur l’océan. Notamment, il explique qu’il est possible de voir qu’on s’approche du continent grâce aux espèces d’oiseaux qui volent, puisque certaines ne vont pas très loin.

Traverser la moitié du globe en voilier : conseils pour voyager en bateau

Voyager en bateau est une expérience qu’Alexis recommande à coup sûr. « Il existe une possibilité que beaucoup ignorent : le “bateau-stop”. Vous proposez votre aide sur un bateau en échange du voyage.»

Alexis conseille de bien connaître les saisons de navigation pour éviter les ouragans et les tempêtes. « Il faut savoir quand partir. Toutes les périodes ne sont pas favorables, et mieux vaut s’informer sur les meilleures saisons pour chaque région. » Pour ceux qui veulent tenter l’aventure, des sites web permettent de trouver des bateaux en quête d’équipage, ou il suffit de se rendre dans une marina, souvent aux îles Canaries, pour se proposer.

Avoir du temps est aussi essentiel : le vent est le principal moteur, et il arrive que l’océan soit calme. « Il faut être patient et laisser le vent dicter le rythme. Il y a des moments où l’on avance peu, où la marée est contre nous. » Pour Alexis, ces périodes d’attente sont une opportunité de connexion profonde avec la mer et soi-même.

Alexis termine son récit avec un sourire : « Cette aventure de traverser la moitié du globe en voilier reste encore aujourd’hui difficile à expliquer. » En discutant avec lui, j’ai réalisé qu’une aventure comme la sienne est surtout une expérience profondément transformatrice, de dépassement des barrières mentales et d’une connexion unique avec le moment présent. Bref, une véritable invitation à tenter l’aventure autrement!

Si le sujet du bateau-stop vous intéresse, ne manquez pas l’interview avec Marion, qui a fait le tour du monde en bateau-stop, sans prendre un seul avion.

Alexis a fait le projet de traverser la moitié du globe en voilier

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