Voyager à vélo : Julie et Flo, nomades à vélo

Tout quitter pour voyager à vélo : Julie et Flo, nomades sur deux roues

Depuis 2 ans, Julie et Flo ont adopté un mode de vie nomade à vélo. Ils ont tout quitté – emploi, maison, stabilité – pour se lancer dans une grande aventure, sans date de retour. Qu’est-ce qui les a poussés à se lancer? Le déclencheur a été un festival de voyage lent, où ils ont rencontré d’autres voyageurs à vélo qui les ont inspirés. Leur périple les mène maintenant vers l’Asie du Sud-Est, toujours à coups de pédales. 

« Le vélo, c’est voyager lentement, à son rythme. D’emblée, il fallait qu’on soit autonomes. Pouvoir bivouaquer au maximum était notre objectif. »

Par Maria Camila Gallego

Vie nomade à vélo : l’origine du projet

« On n’avait jamais pensé voyager à vélo, on ne connaissait personne qui avait voyagé au long cours », me confie Julie. Mais il y a 4 ans, Julie a eu un grave accident, suivi d’une longue rééducation. « C’était l’occasion de changer de vie. On a assisté à ce festival de voyage lent, où un Suisse racontait qu’il a fait le tour du monde à vélo pendant 6 ans, et on a trouvé ça incroyable. ». Julie faisait alors du vélo chez le Kiné pour son rétablissement après l’accident, donc ça lui a semblé logique et son conjoint Flo a été aussi partant pour le projet. Quand les gens leur demandaient où ils allaient, ils ne savaient pas, et ça leur importait peu sur le moment.

« On a demandé au pendule de décider où aller », sourit Julie. « Il nous a dirigés vers Marseille, puis le tour de la Corse. » Pour se préparer, ils se sont renseignés sur le matériel nécessaire, mais à part deux expéditions de deux jours, ils n’avaient pas vraiment d’expérience sur le terrain avec les vélos. Mais ce que Julie souligne, c’est qu’on apprend aussi sur la route : « Il faut se lancer. On a beau essayer de se préparer, à un moment, on doit passer à l’action. »

Julie et Flo mènent une vie nomade à vélo depuis 2 ans

L’itinéraire de Julie et Flo à vélo

Après la Corse, la Sardaigne et la Sicile, Julie et Flo ont remonté toute l’Italie, traversé une partie de la Slovénie et tous les Balkans avant d’atteindre la Grèce. « On a passé notre premier hiver au sud de la Grèce, ce n’était pas très froid. Au début, on était pressés d’arriver avant l’hiver. Puis on a passé trois mois entre la Grèce et la Crète. »

L’Iran était un pays qu’ils tenaient vraiment à visiter, donc ils se sont dirigés vers l’Est, en passant par la Turquie où ils ont également passé trois mois : « On voulait rester un maximum de temps en Iran, trois mois, pour son histoire, son architecture. Tout au long du voyage, tout le monde nous disait que les Iraniens étaient incroyables. »

Ce type de voyage n’est pas de tout repos : « Les défis physiques ont été importants au début. On a commencé par le tour de la Corse pendant un été avec trois canicules d’affilée, puis la Sardaigne et la Sicile. » Ils ont notamment eu des canicules, puis beaucoup de pluie : « Il y a eu deux grosses tempêtes où on a cru que la tente allait se casser… Mais après coup, ça fait des souvenirs et on en rigole ». 

Vie nomade à vélo
Crédit photo : Julie et Flo

Vivre dans la simplicité, à vélo

Après deux ans sur les routes, Julie me partage ses plus grandes découvertes : « On peut vivre avec très peu de choses, très simplement. Tout ce dont tu as besoin, tu le transportes. Même si tu es habillé toujours pareil, ce n’est pas important ».

La seconde découverte concerne l’accueil : « L’hospitalité incroyable des gens dès qu’on quitte l’Europe. Ils nous invitent à manger, à dormir. L’Iran a été fabuleux de ce point de vue. »

Si au départ le couple utilisait des plateformes comme Warm Showers ou Couchsurfing, ils ont rapidement changé d’approche : « Ça demandait beaucoup d’énergie pour peu de résultats. Maintenant, ce sont surtout des hébergements spontanés. Quand on voyage à vélo, on attire la curiosité, les gens veulent échanger avec nous et souvent ça suffit pour créer un lien. » Mais elle soulgine que c’est important de s’écouter aussi : « Parfois, on a donné tout notre quota de sociabilité. Même si les gens veulent nous accueillir à tout prix chez eux, on ne va pas être disponibles. Il faut arriver à le gérer pour soi, et pour les autres aussi, sans les vexer. »

Gestion mentale du voyage 

Pour Julie, ce mode de vie amène aussi une connexion profonde avec elle-même, car c’est important de trouver un équilibre : « On apprend à s’écouter corporellement, à être plus attentif aux signaux, à distinguer quand il ne faut pas en faire une montagne et quand on peut avancer. » Par exemple, lorsqu’elle était en Bosnie, elle a eu un nerf bloqué en bas du dos. Le couple a alors adapté l’itinéraire et loué un appartement pour une semaine, le temps qu’elle se guérisse.

Un autre aspect intéressant que Julie développe durant le voyage est celui de la spiritulaité et de la gratitude : « Il y a cet aspect de demander ce dont tu as besoin, à l’univers ou à Dieu si tu es croyant, et de remercier. Aux premiers coups de pédale, je remercie pour le bivouac, pour les gens qui nous ont accueillis. Quand on est dans des situations compliquées, je sais que je peux compter sur ça. C’est assez incroyable parce que souvent, ça marche. Ce qu’on pense a vraiment une influence sur ce qui peut nous arriver. » 

Le vélo offre justement le temps de réfléchir et de plonger dans un état méditatif, alors que dans un quotidien classique effrené, on est souvent en train d’enchaîner des évènementrs très rapidement : « Quand tu pédales, tu as le temps de faire des nœuds dans ta tête ou de ne penser à rien, d’essayer différentes techniques de méditation. Tu te rends compte que ce que tu penses peut avoir une influence… mettre le focus sur ce qui est important pour toi », explique Julie. 

Voici un exemple de comment elle le pratique :  « Dans une tempête ou un brouillard, j’imagine que je suis déjà en haut, que c’est déjà terminé. Je mets dans mon corps la sensation que j’ai réussi. C’est un exercice très efficace. »

Cap sur l’Asie à vélo et projets à venir 

La suite ? « Aller vers l’Est, l’Asie Centrale et rejoindre la Chine. En ce moment, nous sommes en Arménie pour demander des visas. On vient de faire un grand tour de la péninsule arabique pendant 8 mois. »

Julie prépare également un guide pour aider ceux qui voudraient se lancer : « L’idée est d’aider ceux qui veulent voyager à vélo mais qui n’osent pas, noyés dans toutes ces informations. Les aider pas à pas, en évoquant tous les aspects : budget, itinéraire, mais aussi préparation mentale, gestion du stress, avec des retours d’expérience concrets. »

Tu as envie de sortir des sentiers battus et d’adopter un mode de voyage plus éthique, responsable et immersif? Ce guide est pour toi !

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