Caroline Hardy, styliste de mode éco-responsable, a tenté l’aventure autrement en parcourant la France en van durant trois mois pour découvrir l’univers du textile en France. Son objectif? Plonger dans le savoir-faire artisanal local et mettre en valeur les acteurs de l’industrie. Au cours du voyage, elle a donc été à la rencontre d’artisans et d’entreprises du milieu, en plus de participer à divers évènements.

C’est au printemps 2024 que Caroline a entamé son projet de faire le tour de la France pour s’immerger dans l’univers de la fabrication de vêtements. Son idée initiale était de parcourir le pays à travers des WOOFing (qui consiste à offrir de l’aide dans des fermes bio en échange de logement), mais la logistique était plutôt complexe pour planifier les visites des acteurs du textile. En même temps, une autre résidente de la ferme venait de mettre sa van en vente : c’était le signe pour se lancer sur la route.
De la laine au lin : un voyage au cœur de l’univers textile
Le périple de Caroline a débuté dans le Sud-Ouest de la France, où elle a eu l’occasion d’assister à la fête de la laine à Agen. Cet évènement lui a permis de découvrir un réseau d’acteurs qui travaillent la laine.
Elle s’est ensuite dirigée vers Castres, où elle a découvert Virgcoop, une entreprise coopérative qui valorise la laine française, réimplante l’industrie du chanvre et produit du lin français. « Le lin est filé majoritairement en Chine, alors que le lin pousse à 80% au Nord de l’Europe entre les Pays-Bas et la Bretagne, dont 50% en France, explique Caroline. On est premiers producteurs mondial de lin, et on ne le file pas ». Il y a donc un mouvement pour réindustrialiser la France afin de transformer localement le lin.
Une autre découverte sur le chemin : Missègle, une marque atelier qui prend en charge la fabrication complète de vêtements, sans sous-traitants. « Dans toute cette zone, il y a beaucoup d’initiatives liées à la laine », explique Caroline.
Après une pause vacance avec des copains sur la route, l’aventure se poursuit en Normandie, où est cultivé le lin. Caroline en profite pour participer à la Convention de lin et chanvre bio, qui rassemble des agriculteurs, des industriels et des marques. Pour en savoir plus sur ses découvertes, consultez l’article sur son blog à ce sujet.
À la rencontre des artisans locaux et des entreprises textiles
Caroline se dirige ensuite vers Lille, dans le Nord-Est de la France, d’où elle est originaire.Elle en profite pour visiter Lemahieu, une entreprise qui existe depuis 77 ans. Sa visite à l’atelier est particulièrement révélatrice, comme elle le raconte dans son blog.
Arrêt suivant : l’Institut Français du Textile et de l’Habillement (l’IFTH) à Tourcoing, une entreprise pour régler l’industrie textile à avoir des règles, pour cadrer les quotas, la labellisation, etc. « J’ai essayé de voir autant des petits artisans que des grosses industries », mentionne Caroline.
La styliste passe ensuite par Paris pour assister à un salon textile, puis se dirige vers Lyon, un bassin textile important pour la soie. Elle y rencontre des artisans qui travaillent la soie depuis plusieurs générations.
Une des découvertes qu’elle fait à Lyon est Akely & Co, « un bureau d’étude modélisme qui transforme les idées des stylistes en vêtements concrets ».
Voyage en van : écoresponsable?
Une des motivations au cœur du voyage était celui de comprendre le textile dans un souci d’écoresponsabilité. Toutefois, le fait d’utiliser le van comme un véhicule pour réaliser un trajet lui a fait remettre en question l’impact écologique de ce mode de transport, qui est énergivore en carburant : « J’aimerais arrêter de faire des tours dans lesquels je bouge beaucoup. Je vais voir maintenant le van comme une maison mobile et non comme une voiture : de me poser à un endroit et d’y rester longtemps ». Ainsi, le mode de vie avec le van aura un impact écologique bien plus intéressant.
Elle compte donc continuer à faire des WOOFing, où elle peut rester quelques mois dans une ferme : « tu découvres le terroir, tu as une vie sociale épanouie et tu fais de l’activité physique, alors que le métier de stylistique implique d’être beaucoup devant son ordi ».
Concernant le voyage, elle privilégie la découverte de ce qui est déjà à proximité : « Ma philosophie est que tu peux être dépaysé à deux pas de chez toi, d’où le tour de France aussi. Pas besoin d’aller loin pour kiffer, et j’ai la chance de bosser quand je veux et où je veux, donc je n’ai aucun intérêt de partir en même temps que les gens ».
Caroline se concentre maintenant sur son métier de styliste de mode éco-responsable et accompagne les personnes désirant lancer leur propre marque. Pour suivre ses projets et en apprendre plus sur la mode écoresponsable, abonnez-vous à son compte instagram La chemise à Caro et consultez son site web.