Raphaëlle Dompierre est originaire de Montréal et passionnée de cyclisme. Au cours des dernières années, elle s’est lancée dans des aventures à vélo à travers le Québec, parcourant des centaines de kilomètres, seule ou en duo. J’ai eu le privilège de discuter avec elle pour vous partager son expérience de voyage jusqu’à Gaspé et quelques années plus tard jusqu’à la Côte-Nord.
C’est grâce aux scouts que Raphaëlle a découvert le voyage à vélo quand elle était jeune, le temps d’une fin de semaine de Montréal à Oka. Son père était aussi adepte de voyages à vélo et lui a aidé à s’équiper et à se préparer. « C’est utile d’être accompagné par quelqu’un d’expérimenté pour savoir quoi apporter et comment réparer un vélo », explique-t-elle.
Raphaëlle souligne que contrairement à ce que beaucoup imaginent, les voyages à vélo sont assez accessibles : « C’est un effort constant mais pas si intense. Beaucoup de gens pourraient aller bien plus loin qu’ils ne le pensent ».
Un premier grand défi : relier Montréal à Gaspé en vélo
Il y a quelques années, Raphaëlle s’est lancée dans son premier long voyage : un périple en solo de 11 jours, parcourant environ 80 km par jour pour relier Montréal à Gaspé. Elle est partie au mois de mai, alors qu’il faisait encore très froid. Ce voyage lui a permis de découvrir non seulement les paysages grandioses du Québec, mais surtout la solidarité autour du cyclotourisme : « J’ai été surprise par la générosité des personnes : je me faisait offrir des lifts, de l’aide ou des encouragements. Certaines personnes m’ont même proposé de me loger chez eux », raconte la cycliste.
Au fil des kilomètres, Raphaëlle a rencontré plusieurs défis, comme sa chaîne de vélo qui a débarqué, entraînant des chutes. C’est dans ces moments qu’elle a encore plus senti l’élan de générosité des gens, qui venaient la voir pour lui proposer de l’aide.
Un deuxième voyage marquant : la Côte-Nord à vélo
L’été dernier, Raphaëlle a entrepris un autre grand voyage, cette fois en duo. Elle et son ami Danick-André Dubuc ont parcouru un total de 1 500 km entre Montréal et le bout de la 138, jusqu’au village de Kegaska dans la région de la Côte-Nord, avant de revenir en bateau à Rimouski. « On suivait le tracé de la Route verte, qui offre un minimum de sécurité avec un accotement pour les vélos, mais après Baie-Comeau, c’est beaucoup plus isolé ». Le voyage reste globalement très sécuritaire, et les cartes papier de vélo étaient très utiles puisqu’il n’y avait pas toujours du réseau. Un grand défi rencontré fut les routes en travaux, qui ne sont pas du tout adaptées au cyclistes : une seule voie, et des feux avec des intervalles trop courts.
Pour l’hébergement, ils transportaient une tente qu’ils pouvait planter à différents endroits. Les cyclistes sont généralement bien tolérés lorsqu’ils plantent leur tente pour une nuit, même dans des endroits plus isolés. « Parfois, je devais sonner chez des gens pour leur demander si je pouvais camper sur leur terrain ». Ce contact direct avec les habitants est aussi une des grandes richesses des voyages à vélo.
Conseils pratiques pour réussir son voyage à vélo
Raphaëlle encourage les personnes intéressées à tenter le voyage à vélo, mais elle insiste sur l’importance de la préparation. Elle conseille de vérifier que tout et en ordre et que le vélo est en bon état, de faire des sorties plus courtes pour tester. Elle mentionne aussi qu’il faut tenir compte de la période d’adaptation au début du voyage : « Quand on part sur un long voyage, les deux ou trois premiers jours, il y a un moment d’adaptation. Les jambes se fatiguent rapidement et des douleurs au mains peuvent surgir, mais on s’adapte rapidement », rassure-t-elle.
Elle recommande aussi d’emporter de quoi se divertir. « Lors de mon premier voyage, je n’avais rien pris pour me distraire, mais avoir au moins un livre avec soi est une bonne idée. »
Et pour les personnes qui hésitent encore, elle rappelle qu’on a parfois tendance à sous-estimer nos capacités: « Ce que je trouve satisfaisant des voyages à vélo, c’est que je suis plus capable de ce que je pense ».
En discutant avec Raphaëlle, j’ai eu le sentiment que pour elle, le voyage à vélo est bien plus qu’un trajet ou la visite d’une destination : c’est une véritable connexion avec l’instant et l’environnement qui l’entoure. Elle a terminé notre rencontre en me disant : « Ce que je préfère des voyages à vélo, c’est le fait d’être dans le moment présent. Je n’ai rien dans ma tête à part si j’ai assez bu et assez mangé. Je me concentre sur la côte que je fais, sur la ligne droite. C’est un soulagement de pas avoir à penser à plein de choses et gérer plein de choses », conclut-elle. Bref, une expérience qui permet de s’enrichir par les rencontres, le dépassement physique et un retour à l’essentiel.
Alors, êtes vous tenté·e par l’expérience du voyage à vélo?
trés inspirant, j’ai moi entrepris un voyage en vélo avec mon ami pour traverser la Belgique et c’est certain que je recommande à 100% ce type d’aventure ! les rencontres , le dépassement de nos limites et la sensation de liberté est géniale à vivre !