Faire du voyage (responsable !) son mode de vie : et si le nomadisme était la clé ?

Cet article a été rédigé par Chloé Valentin

Convaincue que le voyage est une clé essentielle pour la découverte de soi et pour rendre notre société plus ouverte et tolérante, je me suis donné pour mission d’encourager à explorer le monde. 100% nomade depuis 2023, j’allie mes compétences en photographie et en marketing digital pour promouvoir des destinations et capturer l’authenticité des lieux. J’ai d’ailleurs aussi fondé Nomadness, un podcast dédié au nomadisme en solo !

On a toutes et tous ressenti cette sensation en voyage : le temps qui file trop vite, les journées trop remplies parce qu’on veut voir trop de choses en trop peu de temps, le jour fatidique du retour qui s’approche un peu plus à chaque heure qui défile, l’injonction à “profiter du moment” que l’on sait éphémère…

Moi, ça m’aurait frustrée. Quand j’ai décidé de quitter Paris pour partir voyager, je ne voulais plus de cette pression de la “date de péremption”, du billet retour qui m’attendait. Je voulais savoir que je pourrais voyager autant de temps que je le voudrais, prendre le temps, découvrir à mon rythme, pouvoir revenir si j’aimais un endroit…

Mais pour ça, il fallait que mon mode de voyage soit pérenne et stable financièrement. Je ne voulais pas d’une énième parenthèse avant de retourner à une routine qui ne me convenait pas. Je voulais que le voyage soit mon quotidien.

Alors, j’ai construit un mode de vie nomade, qui me correspond, qui évolue avec moi, sans attache géographique fixe, mais plus en accord avec mes valeurs.

Dans cet article, je te parle de cette autre façon de voyager : le nomadisme comme une alternative au tourisme express, plus responsable, plus immersif, et avec beaucoup d’avantages auxquels on ne pense pas toujours !

Déconstruire le stéréotype du “digital nomad”

Si on tape “digital nomad” sur Insta, on tombe sur des photos de laptops posés sur une plage paradisiaque, de cafés branchés remplis de freelances avec leur smoothie bowls, de buckets lists à rallonge avec une description ”18 countries in 7 months” et de paysages de rêves qu’on aperçoit par le hublot de l’avion.

Cette image (bien marketée !) véhicule des critiques légitimes :

  • Un mode de vie peu respectueux de l’environnement, où l’on saute d’un avion à l’autre comme on prend un bus.
  • Une forme de colonialisme moderne, où des Occidentaux profitent du coût de la vie plus bas dans certains pays tout en faisant monter les prix pour les locaux.
  • Un manque d’intégration culturelle, où l’on importe son mode de vie plutôt que de s’immerger dans celui du pays d’accueil.

Mais le nomadisme ne se réduit pas à ça !

Repenser la définition du nomadisme

À l’origine, le terme nomadisme désigne des peuples qui vivent en mouvement. Comme le définit notre ami Larousse, ce sont “des sociétés dont le mode de vie comporte des déplacements continuels”. Pendant des siècles, les nomades se déplaçaient au gré des saisons, des ressources naturelles et des opportunités économiques.

Aujourd’hui, avec l’essor du télétravail, on a vu émerger un nouveau type de nomades, qui travaillent à distance et changent régulièrement de lieu de vie. On qualifie ce mode de vie de nomadisme digital — terme qui vient de la très célèbre Semaine de 4 heures de Tim Ferriss.

Pour prendre en compte tous ces changement sociétaux, je pense qu’il est nécessaire de repenser la définition du nomadisme. Je dirais qu’être nomade aujourd’hui, c’est avant tout vivre sans attache géographique fixe. Et ce mode de vie, qui prend des formes infinies (vanlife, volontariat, travail saisonnier…) peut être un moyen de repenser nos déplacements, nos habitudes, d’explorer plus lentement, plus consciemment, plus respectueusement.

Contrairement aux idées reçues, le nomadisme n’est pas incompatible avec un voyage plus lent, plus authentique et plus responsable. Il peut même être un formidable levier pour voyager autrement… avec de nombreux avantages !

Bye bye le tourisme express, place au slow travel !

Quand on se libère de la dépendance à un lieu physique pour travailler, on n’est plus limité·e par ces quelques semaines de congés où il faut tout voir, tout faire, et où on finit plus épuisé·e qu’avant de partir. On peut ralentir, rester plus longtemps, s’imprégner d’un lieu, vivre au rythme local.

Aux Canaries, par exemple, j’ai passé quatre mois à explorer l’archipel. J’ai vécu sur trois îles différentes, pris le temps de découvrir leurs particularités, leurs paysages, leurs ambiances. En une semaine de vacances, j’en aurais à peine découvert une, en cochant quelques incontournables à la va-vite. Là, j’ai eu le luxe de ne pas courir… Dans le monde d’aujourd’hui, c’est précieux !

Tenerife, Îles Canarie. Crédit photo : Chloé V.

Le slow travel, c’est aussi repenser nos déplacements. Plutôt que d’enchaîner les vols pris à la dernière minute, je privilégie des moyens de transport plus doux : aux Canaries, le ferry pour passer d’une île à l’autre, en Espagne ou au Portugal, le train ou le bus pour rejoindre une destination, quitte à m’arrêter sur le chemin… Moins d’avions, moins de tourisme de masse, et une empreinte carbone allégée.

Découvrir les lieux en basse saison

Adopter un mode de vie nomade permet aussi d’éviter les périodes d’affluence. Plutôt que de visiter des destinations en plein boom touristique, pourquoi ne pas voyager en basse saison ? C’est un gain en confort à la fois pour vous et pour les populations locales. On évite la cohue, les files d’attente interminables et les rues bondées. Les commerçants et habitants sont souvent plus disponibles et ouverts à l’échange. Et côté budget, c’est tout bénef : moins de demande = prix plus bas, aussi bien pour l’hébergement que les activités !

Par exemple, quand j’ai visité l’Andalousie en hiver, j’ai pu profiter du soleil sans subir la canicule écrasante qui rend certaines villes presque invivables en été. Les ruelles de Séville ou de Cordoue étaient bien plus agréables à explorer, et les sites touristiques nettement moins bondés.

À l’inverse, j’ai découvert les pays baltes en été, et c’était une vraie révélation. Les journées étaient interminables, les températures parfaites pour randonner (mais aussi parfois pour bronzer sans transpirer !), et l’ambiance bien plus paisible que sur les côtes méditerranéennes prises d’assaut par les vacanciers.

Tallin, Estonie. Crédit photo : Chloé V

Pouvoir profiter de ces destinations autrement, avec plus de calme et d’authenticité, a rendu l’expérience encore plus marquante.

Immersion culturelle et connexion avec la population locale

Rester plusieurs semaines ou mois dans un pays, c’est une expérience très différente que de n’y passer que quelques jours. Le temps long permet de s’imprégner du lieu, de comprendre ses subtilités et surtout, de rencontrer des locaux autrement qu’en simple touriste de passage.

On peut par exemple s’inscrire à des associations locales ou participer à des activités récurrentes. Pour moi, ça passe par l’inscription à des groupes de randonnées, à des échanges linguistiques ou à des cours de danse ou de yoga dans la langue du pays.

D’autres préféreront prendre des cours de cuisine locale, rejoindre un club de sport ou participer à des groupes de travaux manuels.

Pour trouver ces opportunités, il existe plusieurs applications. Je recommande notamment Meetup, qui permet de rejoindre des événements autour d’intérêts variés (sport, culture, business, langues…) ou Timeleft qui réunit, chaque mercredi, des inconnu·e·s d’une même ville pour un dîner.

Peu importe l’activité, l’essentiel, c’est de transformer une ville inconnue en un terrain de rencontres et d’échanges authentiques.

Et mon incontournable pour pousser l’immersion encore plus loin ? Apprendre la langue du pays ! Je pense que plus on maîtrise la langue locale, plus les échanges deviennent naturels, fluides et authentiques — surtout dans les pays où l’anglais n’est pas toujours maîtrisé. Même quelques mots suffisent à montrer que l’on fait l’effort de s’intéresser au pays qui nous accueille, mais quand on reste plusieurs semaines voire plusieurs mois, on peut trouver une vraie motivation pour progresser !

De mon côté, j’essaie toujours d’apprendre les bases avant d’arriver, histoire de pouvoir tenir une conversation sans forcément passer par l’anglais. Ensuite, entendre la langue au quotidien, échanger avec les locaux, s’habituer aux expressions et à l’accent… Rien ne vaut l’immersion sur place pour apprendre une langue !

Moins, mais mieux : un minimalisme qui fait du bien !

Être nomade, c’est aussi réapprendre à voyager léger. Quand on se déplace souvent, on vit avec tout ce qu’on possède dans un sac ou une valise : impossible d’accumuler des objets inutiles.

Résultat ? On consomme différemment : moins, mais mieux. On privilégie les expériences aux possessions, on réduit ses achats impulsifs, on adopte naturellement un mode de vie plus sobre. Cette simplicité volontaire est non seulement bénéfique pour la planète, mais aussi pour le mental : moins d’objets = moins de charge mentale. Et ça, dans le monde d’aujourd’hui qui nous assaille d’informations, c’est précieux !

Voyager peut coûter (beaucoup) moins cher

Contrairement aux idées reçues, être nomade ne signifie pas forcément exploser son budget. Bien sûr, tout dépend de la fréquence à laquelle on se déplace et de la façon dont on vit et voyage, mais en supprimant un loyer fixe et en optant pour des solutions alternatives (colocations, volontariat, échange de services…), on peut réduire considérablement ses dépenses. Si on ajoute à cela les économies réalisées en voyageant en basse saison, on obtient un mode de vie bien plus accessible qu’il n’y paraît !

Par exemple, sur ma première année de nomadisme en Europe, sans pouvoir faire de volontariat ni loger chez l’habitant (puisque j’étais salariée à plein temps) et en vivant toujours en ville, j’ai eu une moyenne d’à peine un peu plus de 700 € par mois de loyer. C’est bien inférieur à ce que j’aurais payé à Paris, d’où je viens ! En optimisant certains aspects, il est donc possible de réduire considérablement ses dépenses.

Développement personnel & dépassement de soi

La première chose, c’est que le nomadisme rend de plus en plus adaptable, presque sans qu’on s’en rende compte.

À chaque nouvelle destination, il faut se recréer une routine : trouver son café préféré, repérer où faire ses courses, aménager un espace de travail fonctionnel… Tout ce qui est automatique quand on vit au même endroit devient une suite d’ajustements constants.

Côté logement, il faut aussi apprendre à changer de cadre et de mode de vie régulièrement. En colocation, en studio solo, chez l’habitant, en coliving… Chaque configuration demande une capacité d’adaptation rapide pour se sentir chez soi, partout.

Et bien sûr, il y a l’adaptation culturelle : se familiariser avec de nouvelles langues, goûter des plats inconnus, comprendre des codes sociaux différents. Parfois, on perd tous ses repères, mais c’est aussi ce qui rend l’expérience aussi enrichissante que stimulante.

En plus, être nomade, c’est repousser toujours un peu plus de sa zone de confort. Ce qui vous paraît insurmontable au début – dans mon cas : arriver seule dans une ville inconnue, organiser mes déplacements sans filet de secours, gérer des imprévus en langue étrangère – fera ensuite partie de votre routine. Des galères, vous en aurez — j’en ai eu un paquet : vols annulés à la dernière minute, logements qui ne ressemblent en rien aux photos, panne d’ordinateur… Mais à chaque fois, on apprend, on tire des conclusions pour faire différemment la fois suivante, et avec le temps, on appréhende moins et on gère avec beaucoup plus de sérénité.

Tout ça, ça s’apprend et ça devient de plus en plus facile avec le temps. Ce que je recommande, c’est d’y aller progressivement et d’apprendre de chacune de ses expériences. D’ailleurs, je partage dans l’épisode #7 de mon podcast Nomadness ma stratégie pour construire son mode de vie nomade pas à pas, sans stress et sans pression.

Des possibilités infinies pour construire son mode de vie nomade sur mesure

Last, but not least : il n’existe pas une seule manière de vivre en nomade, mais une multitude de possibilités en fonction des envies, des moyens et des valeurs de chacun. Ce qui rend le nomadisme si intéressant, c’est qu’il s’adapte à chacun.

Il y en a qui choisissent de rester plusieurs mois dans un même pays pour approfondir leur expérience, tandis que d’autres préfèrent se déplacer toutes les semaines. Il y en a qui vivent en van, d’autres qui enchaînent les logements temporaires. Il y en a qui travaillent en ligne, d’autres qui choisissent des missions sur place.

Le nomadisme est avant tout une question de liberté et de flexibilité. Il permet de repenser son mode de vie pour l’adapter à ses besoins et à ses aspirations, sans être enfermé dans un modèle unique. Plutôt que de subir un cadre rigide, il offre la possibilité d’explorer, d’expérimenter et de créer une vie qui a du sens et qui peut évoluer avec vous. Alors, vous vous lancez quand ?

Vous rêvez de faire du voyage un mode de vie ?

Découvrez Nomadness : le podcast du nomadisme en solo

Dans le podcast Nomadness, Chloé partage son expérience de nomade en solo à travers l’Europe. Chaque semaine, elle partage une réflexions, des conseils et bons plans ou par à la rencontre d’un·e autre nomade qui raconte ses expériences ☀️

Nomadness donne des clés pour créer un mode de vie nomade en solo sur mesure et lever toutes les barrières — mentales, sociales et logistiques — qui nous empêchent de passer à l’action !

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