Comment faire du bateau-stop? Traverser le monde sans avion : interview avec Marion
Pour atteindre notre objectif de rejoindre l’Australie depuis l’Asie du Sud-Est sans avion, le défi de traverser l’océan arrive! Dans notre quête d’informations sur le bateau-stop, nous sommes tombés sur le blog de Marion, une mine d’informations qui sera notre « bible » dans les prochaines semaines de recherche. Marion a fait le tour du monde sans prendre un seul avion, ce qui l’a menée à bord de plusieurs voiliers pour traverser les océans.
Qu’est-ce que le bateau-stop?
C’est comme faire de l’auto-stop sur les routes, mais ici, avec des bateaux pour traverser des mers ou des océans!
Curieux d’en savoir plus sur l’expérience de Marion et avides de conseils, nous l’avons contactée pour une entrevue, que nous vous partageons dans cet article. Elle est une grande source d’inspiration pour nous! Si vous voulez savoir comment faire du bateau-stop, vous êtes au bon endroit!

Q. D’où est venue l’idée du bateau-stop?
R. « J’avais vu une vidéo YouTube qui disait qu’un aller-retour Paris-New York consomme autant de CO2 qu’on en évite en étant 3 ans végétarien. En voyant ça et étant végétarienne principalement pour le climat, je me suis dit que je ne pouvais pas ruiner trois ans d’effort, donc je me suis dit : « tant pis, je vais effectuer mon tour du monde, mais sans avion. »
Après, le site Tourdumondiste m’a beaucoup guidée, puisqu’il contient un article très complet sur le bateau-stop. J’avais contacté deux personnes qui ont fait le tour du monde sans avion, qui ont répondu à mes interrogations au téléphone. L’une d’elles est Ludovic Hubler, auteur du livre Le monde en stop. »
Q. Avais-tu de l’expérience de navigation avant?
R. « J’avais déjà navigué en voilier avec mon père qui adore ça, mais je ne m’y intéressais pas forcément. Donc j’avais un peu la notion de ce que ça représente d’être sur un voilier, mais je ne connaissais pas le jargon.
On peut apprendre assez facilement, c’est différent des bateaux de course où on va chercher à optimiser chaque réglage et où on doit réagir vite. Pour la croisière, c’est pas mal chill. J’ai même eu des capitaines qui m’ont dit qu’ils préfèrent prendre des débutants, car ceux qui ont trop d’expérience pourraient constamment imposer leur opinion. »



Q. Comment faire du bateau-stop? Déroulement de la recherche de bateaux
R. « D’abord, on doit s’assurer qu’on se trouve à la bonne saison, parce que, certains mois, les voiliers évitent de traverser en raison des vents, des ouragans et des cyclones. Pour trouver des bateaux, on peut chercher en ligne ; j’ai trouvé plusieurs capitaines grâce aux groupes Facebook.
Sur place, on doit aller dans chaque marina et parler à tout le monde. On doit prendre beaucoup de temps pour chercher, mais on doit aussi y aller à fond. C’est ainsi qu’on trouve rapidement. J’allais sur les pontons. Je demandais à chaque personne, à chaque bateau avec des éoliennes, des panneaux solaires et un drapeau (ce qui indique qu’il s’agit d’un bateau qui voyage) s’ils avaient besoin d’équipiers à bord. »

« On doit vraiment oser, et parler de son projet à tout le monde, car ils peuvent avoir d’autres contacts ! Une fois, j’ai trouvé un voilier en parlant au mécanicien qui réparait un bateau et qui m’a donné le contact du capitaine.
Finalement, je mettais des affiches en indiquant que je cherchais un bateau à plusieurs endroits stratégiques, en demandant l’autorisation avant. Il faut aller voir tous les commerces liés à la voile! »
Comment optimiser ses chances? Comment bien choisir?
Marion va plus en profondeur sur son expérience et ses conseils dans son article de blog. La communauté de l’Alibi est, comme toujours, une ressource incontournable pour trouver des avis et des retours d’expérience!
Q. Quelle a été ton expérience avec le choix des capitaines?
R. « J’ai quand même eu un capitaine qui m’a fait une déclaration d’amour quand j’ai quitté le bateau. Je recommanderai d’éviter de partir avec une seule personne, s’il y a plusieurs personnes de différents horizons, tu trouveras certainement des alliés en cas de problèmes avec le capitaine. Des couples, c’est mieux, je suis souvent partie avec des couples de retraités et ça s’est très bien passé!
Je conseille de passer du temps avec la personne sur terre avant de partir, par exemple d’aller faire une rando d’une journée et voir si ça se passe bien. »
Q. Est-ce que les capitaines ont des besoins spécifiques qui les incitent à prendre des équipiers?
R. « Ça dépend. Souvent les capitaines seuls veulent de l’aide pour les quarts de nuit, ça va les soulager de pouvoir dormir plus longtemps. Le fait de prendre des bateaux-stoppeurs, ça les aide pas mal. Le côté ambiance et le côté repas comptent aussi, certains capitaines sont ravis d’avoir de nouvelles rencontres et de nouvelles têtes. Pour d’autres, comme des couples, ce n’est pas forcément un besoin, mais ça va leur faire plaisir. Ils sont contents de partager avec d’autres leurs connaissances sur la voile ! »

Q. Comment se passe la nourriture à bord?
R. « Les frais de nourriture sont souvent partagés, mais je refusais de payer plus que les frais de nourriture, car je considère que j’aide gratuitement sur le bateau. Si tu es végé, tu peux proposer de préparer tes plats à côté et de faire goûter. Si le capitaine ne veut pas comprendre que des gens puissent être végétariens, il vaut mieux essayer de trouver quelqu’un avec l’esprit plus ouvert sinon le trajet risque d’être long !!. »

Q. Comment gérais-tu le mal de mer et la fatigue?
R. « Honnêtement, pas très bien, mais je pense que c’est très psychologique. Si j’avais peur de vomir et que je pensais juste à ça, ça n’aidait pas. Je pense que c’est mieux d’aller dehors et de ne pas y penser.

À bord, on doit tout tenir, tu ne peux pas poser ton verre sur la table. C’est assez fatigant! Et en plus, les vêtements ne sèchent pas à cause de l’eau de mer, on est tout le temps mouillés. Mais ça fait que, quand tu arrives, tu sens que tu apprécies chaque petite chose. Tu as vraiment ce sentiment de mériter la destination. »
Q. Est-ce que tu as eu peur par moments ?
R. « Parfois, quand il se passait des problèmes durant la nuit, j’avais peur sur le coup. Mais après, le capitaine règle le problème et ça va mieux! C’est super important que le capitaine connaisse très bien ce bateau et qu’il ait de l’expérience en voile. On finit par trouver des solutions.
Le risque le plus important est de tomber à l’eau, car le bateau s’éloigne vite et retrouver une petite tête dans l’océan c’est assez difficile. Pour cette raison, on s’attache grâce à un harnais pour les quarts de nuit. »
Q. Comment se passent les formalités administratives?
R. « Généralement, c’est le capitaine qui s’en occupe! Mais il faut faire attention parce qu’il y a des pays qui ont des restrictions : il faut bien s’informer avant. »
Q. Quelles ont été tes meilleures découvertes durant le bateau-stop?
R. « J’ai adoré les quarts de nuit, être seule sur le bateau, les ciels étoilés sont magnifiques, il y a le bruit du vent, les vagues. Il y a un sentiment fou de dire : je suis au milieu de nulle part, et c’est moi qui gère. »

Q. As-tu d’autres conseils sur comment faire du bateau-stop?
R. «J’avais passé le permis bateau avant de partir, mais c’est possible aussi de compléter les quiz de préparation au permis bateau, offerts gratuitement sur internet. C’est comme le Code de la route, un peu trop technique pour la réalité, mais ça peut toujours aider de connaître certaines règles. »
Durant son tour du monde sans avion, Marion aura pris 7 voiliers en tout, et le plus long aura duré 23 jours. Elle a mis trois ans à réaliser ce projet et elle est un exemple inspirant montrant qu’on peut voyager autrement. Nous la remercions chaleureusement de nous avoir accordé cette entrevue, nous espérons qu’elle sera utile à d’autres comme elle l’a été pour nous.

N’hésite pas à lire son article sur le bateau-stop et à la suivre sur Instagram! Si le sujet t’intéresse, deux autres parcours mis en valeur sur ce blog abordent le bateau-stop : l’étrange aventure de Tim pour relier l’Australie à la France sans avion, ou encore la traversée jusqu’en Polynésie Française d’Alexis.
Crédit photos : Marion Fournol |
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